vendredi 31 janvier 2014

Dallas Buyers Club (Jean-Marc Vallée)

Une histoire vraie absolument passionnante. De celles qui restent dans les esprits, qui encouragent à lire sur le sujet et à s'y intéresser encore davantage. Ron Woodroof, Texan primaire (chapeau, santiags, Cadillac, rodéo, homophobe,...), apprend qu'il est séropositif et qu'il ne lui reste que 30 jours à vivre.
Première étape : accepter et reconnaître qu'il a "une maladie de pédé" tout en revenant sur l'un de ses principes : "there ain't nothin' out there can kill fuckin' Ron Woodroof in 30 days". Ce n'était pas le plus facile mais il finit par y arriver. Il suffisait de se renseigner un minimum. La scène à la bibliothèque, au cours de laquelle il prend conscience de la réalité des choses, est à ce propos très réussie. 

Deuxième étape : paniqué, rejeté par ses quelques proches (eux aussi Texans primaires), il va se raccrocher aux branches et, tel un mort de faim, tenter par tous les moyens de se procurer de l'AZT, le médicament à la mode. Ce sera un échec. Mais un échec qui va l'élever, notamment en le confrontant à l'omnipotence de la FDA (Food and Drug Administration). Le début d'un beau combat.
Troisième étape : il va réagir, s'adapter et organiser sa survie... puis, plus ou moins directement, celle de ses "semblables".

Une histoire, selon moi, qui parle de la vie et du sens qu'on lui donne. Le personnage de Ron Woodroof, (incarné avec talent par le grand Matthew McConaughey), une fois malade, change de vie et surtout de perception. Il s'attache aux gens, prend du recul et s'intéresse à autre chose qu'au rodéo et aux prostituées. Un peu malgré lui (au départ, il flaire aussi le côté business), il va en effet porter une cause, celle des séropositifs. Il va s'ouvrir, se battre.
Scène jubilatoire car très symbolique de ce changement : accompagné de Jared Leto (métamorphosé!), son associé travesti, il croise son ancien meilleur ami au supermarché. Celui-ci n'a pas changé, Ron oui.

Au final, il aura résisté et proposé quelque chose de différent, d'autres sources. A sa façon, il sera parvenu à ouvrir les frontières pharmaceutiques. Pour son bien et celui des porteurs du virus. Il aura alerté, informé et dénoncé. Cet insignifiant cow-boy aura fait avancer les choses. Au moins un peu. Un film fort mais qui sait aussi être léger par moments. Les blagues homophobes répétées y sont pour beaucoup. Des valeurs sûres, surtout dans un tel contexte de rédemption.

Juste quelques mots sur les acteurs pour terminer. Véritable valeur ajoutée, ils font presque le film. D'abord Jared Leto, bouleversant en toxicomane-homosexuel-séropositif-dépressif fleur bleue... Un physique transformé, adapté au récit (voire plus), pas mal de kilos perdus, et toujours beaucoup de talent. Un joli retour.
Ensuite Matthew McConaughey, encore une fois exceptionnel. Un phrasé, une allure (même avec ses jeans trop grands et ses côtes apparentes). Loin de ses premiers rôles (qui ont fait de lui une star), il ne cherche désormais que le qualitatif, comme s'il était définitivement entré dans le cercle vertueux hollywoodien (Friedkin, Soderbergh, Scorsese, Nichols, et même HBO). Qu'il y reste, il est si doué.





1 commentaire:

  1. McConaughey fait partie de ces acteurs qui ont réussi à s'améliorer et à faire oublier leurs casseroles.Qu'il continue à jouer dans les films d'auteurs.

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