mardi 18 février 2014

Mea Culpa (Fred Cavayé)

Première chose, la tagline de l'affiche : "Simon, il y a eu un problème avec ton fils". Cette réplique n'existe pas. Je tenais à éclaircir ce point qui n'intéresse personne sauf moi. C'est fait et je me sens mieux. On peut passer au film.

Depuis cinq ans, Fred Cavayé use toujours plus sa recette miracle : 1h30, Lindon et/ou Lellouche, des méchants, du suspense, un peu de crasse, pas mal de violence et, surtout, du rythme. Pour l'instant, ça marche toujours. Même si on est de moins en moins surpris, on reste indulgent, et presque demandeur.
Ici, une nouvelle fois, il propose du spectacle, des cascades réalistes (quand Lellouche tente de rattraper le train en voiture par exemple) et même quelques situations qui font figure de bonnes trouvailles, comme dans le train justement. Il y a de bonnes idées. Je pense notamment au personnage interprété par Lindon (de loin le plus travaillé et le plus intéressant) et à la relation particulière qu'il entretient avec son ex-femme (Nadine Labaki, magnifique). On pense beaucoup à Taken qui, dans le style et pour le rythme, est une vraie référence. Ça, c'était pour le contexte général et les points positifs.

Faut toujours un canon dans un film de mecs..

A côté de ça, quelques détails (plus ou moins gros) posent problème et desservent le projet :
- les deux premières scènes de poursuite sont beaucoup trop longues. Le rythme tombe peu à peu, on décroche. 
- Cavayé a compris à quel point la violence, parfois, pouvait avoir ce côté jouissif. Il l'a tellement compris qu'il en fait un peu trop si bien que certaines scènes semblent uniquement réalisées dans ce but (l'histoire du jeune convoyeur maltraité par son collègue) et font préméditées.
- les méchants sont tous caricaturaux : les mafieux sont tous chauves, le chef de la police est odieux.
- tous ces méchants portent un gilet pare-balles. Les flics non. Ces derniers tombent comme des mouches.
- les scènes de flashbacks sont ringardes. Vraiment.
- quand on connaît la fin (le twist), on se rend compte à quel point le scénario est faible. Tout est modelé et arrangé voire falsifié pour qu'on ne devine jamais ce twist. Dans Sixième sens, on repensait au film et on avait tous le même sentiment : "trop fort, il m'a eu". Là, c'est plutôt : "ah merde, il m'a pris pour un con".

Bref, fin du catalogue. Tout ça pour dire que Fred Cavayé perd un peu en qualité et semble pris au piège par son format. On passe un bon moment malgré tout mais on se pose trop de questions.


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