lundi 10 mars 2014

Un P'tit Gars de Ménilmontant (Alain Minier)

Un téléfilm pas méchant. Pas innovant non plus. Olivier Marchal joue son propre rôle, encore une fois!

Le mec à l'ancienne, blessé, usé, nostalgique des bonnes manières, toujours à la limite. Pas le choix, dans ses films, Marchal est soit flic (pourri, de préférence), soit braqueur. On frôle l'anachronisme, c'est quand même très années 70-80 tout ça. Ce type est un Belmondo qui s'ignore, un Ventura pas cher, une version discount et délavée de ce qu'on aimait peut-être (un peu) avant.

Là, il sort de prison et envisage de se réinsérer. Pôle emploi, c'est chiant et c'est pour les cons. Pas le temps de se faire chier. Il a un plan à la Tony Musulin : récupérer un vieux butin, enterré au fond d'un jardin. Pas très diplomate (voire assez con), il n'aime pas les questions et, plutôt que perdre trois minutes à négocier (voire revenir la nuit), il préfère dix fois esquinter le proprio à coups de pelle. Normal... 15 ans de réflexion et de préparation, pour ce plan et ce résultat... Cet écart le poursuivra tout le film.

Pour faire vite, le reste du film ressemble fort à un prime de pblv (sans les considérations de Mirta Torres, c'est déjà pas mal). Le format, les méchants, un quartier qui craint toujours plus, des flingues qui circulent, des petites frappes, de la violence de tous les jours (racket, cités, etc...), des tromperies, un peu de fraternité, ce côte gnangnan, un gosse qui joue très mal et qu'on a envie de secouer, des "questions de société", tout converge.
Le réalisateur, dont c'est le premier film, essaie bien de glisser quelques messages mais ça reste toujours très maladroit, caricatural et franchement ringard (personnages, gros plans, cette scène ridicule vue trois fois dans le film dans laquelle le personnage se retourne et pointe son le flingue).

Finalement, trop de mini-thèmes abordés à la légère. Trop peu d'idées aussi (et de talent) pour les sublimer.
Pas de surprise, je n'en attendais pas grand chose de plus de toute façon. Je dois dire toutefois que Smaïn était plutôt crédible dans son rôle (relativement sobre comparé aux autres), et ce malgré quelques répliques en carton dignes des films de Steven Seagal ou Chuck Norris ("t'es à jour de tes vaccins?", juste avant d'empaler le méchant sur une grille pleine de couteaux).
Les petites scènes avec la prostituée avaient aussi un petit quelque chose (la fascination pour le voyou, l'envie de s'en sortir). Trop survolé, dommage. 



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