dimanche 2 mars 2014

Week-Ends (Anne Villacèque)

Jusqu'ici tout va bien..
Deux couples de Parisiens. Jean et Christine, Sylvette et Ulrich. Ils ont déjà fait pas mal de chemin. Ils s'adorent depuis des années et passent tous leurs week-ends ensemble en Normandie, peu importe la saison. Ils ne se quittent pas et s'estiment, au point d'avoir chacun une Charlotte. Un joli prénom, heureusement.

En les regardant profiter de leur temps libre, on pense à ces familles qui louent un mobile-home à l'année, juste pour pouvoir profiter d'un camping quasi-désert environ dix mois sur douze. Le calme à tout prix. Là aussi, c'est l'esprit camping : on boit le café chez l'un, puis l'apéro chez l'autre. Une ambiance on ne peut plus cordiale. Une façade qui peut faire envie.

Jolie scène
Mais juste une façade, un semblant de vie, très vite fracassée par l'auteur. Jean (Jacques Gamblin), en effet, décide de quitter Christine (Karin Viard). C'est le choc (avec une scène forte sur le quai de la gare, bien menée par Karin Viard). Tout est remis en question. Garder la maison ou la partager? La vendre, peut-être? Nos amis sont-ils vraiment nos amis? D'ailleurs, sont-ils plus les miens ou les tiens? De l'autre côté, comment gérer cette gêne quand son couple, lui, dure encore?



Des questions intéressantes en soi. Parfois bien traitées (la gêne des voisins-amis, leurs difficultés à affronter les conversations post-rupture, leur propension à se refiler le bébé). Parfois beaucoup moins bien, le vrai problème du film étant le rythme. Trop lent. Par ailleurs, les transitions brouillonnes, qui ont l'inconvénient de gâcher certains effets (et du même coup quelques scènes), ne nous aident pas à accrocher. On veut suivre pourtant, on a plaisir à voir la belle Noémie Lvovsky (et son sourire), on a de la volonté. En vain. Cela ne marche pas. Un manque de fluidité évident. Trop de silences qualifiés à tort d'intelligents. Comme si l'auteur n'avait pas pensé à son public, comme si elle était restée bloquée dans sa propre tête, avec ses raccourcis maison, ses préceptes, ses mécanismes. On ne la suit pas.
Même la fin (ils se remettent ensemble), qui pourtant a son intérêt (ne serait-ce que pour le sourire génial de Karin Viard à la barrière), sort de nulle part.
On notera toutefois les prestations rafraîchissantes de Laure Calamy, très juste, et de Philippe Rebot qui, encore une fois, a le mérite d'aérer le récit.

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