mercredi 30 avril 2014

Prince Avalanche (David Gordon Green)

La magie n'a pas opéré. Ni Gordon Green (Joe), ni le sosie de Jack Black (Emile Hirsch), ni celui de Super Mario (Paul Rudd) ne seront parvenus à me toucher. Beau décor (les bois texans post-incendie), belle musique, belles couleurs, beau grain. C'est agréable à regarder, vraiment. On ne s'ennuie pas, c'est court et plutôt léger. Non le problème est ailleurs. On s'en veut juste d'être là, passif, gobant sans broncher un message daubé car trop réchauffé. Berné par un pitch sympa. Déçu.

Deux mecs, sur la route : le parallèle avec Gerry de Gus Van Sant ne saurait être moins bref, car à part ça, rien de semblable. Ici, déjà, et bien qu'on revendique les bienfaits du silence, on se parle, on déconne même (petite fibre Apatow), et on sait à peu près où on va. Le boulot ne manque pas, les journées sont chargées. Tracer les lignes, planter les piquets, remettre aux normes la signalisation : l'incendie a fait son chemin. Les deux, un jeune et un moins jeune, sont beaux-frères et très différents. L'un ne pense qu'aux filles et aux moyens de les berner. L'autre, plus mâture mais assez ringard, aime la solitude, le calme, la nature, la lecture, tout ça. Il est souvent parti, loin des siens, pour mettre de côté. Un genre de sacrifice, pour mieux rebondir, ailleurs, en Allemagne.


Différents, donc. Difficilement compatibles, aussi. Ils se tolèrent, se supportent, font avec. Puis, au fil des discussions et des événements, ils vont y voir un peu plus clair sur leurs défauts et avancer, chacun se remettant quelque peu en question. L'ado éternel évolue un brin, il parle enfant désormais. Quant au coincé de service, il apprend de ses faux pas et lâche un peu de lest. Classique, attendu, convenu; et malheureusement un peu lisse, sans charme ni profondeur.

On peut tout de même relever quelques passages sympathiques : les scènes alcoolisées, le camionneur, le récit du week-end, la théorie pertinente sur les injures proférées lors des disputes.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire