lundi 7 avril 2014

Rebecca (Alfred Hitchcock)

Le début du film, qui se déroule à Monte-Carlo, est plein de fraîcheur. C'est léger, fluide, addictif. On se croirait dans un bon roman. On y découvre une jeune domestique (Joan Fontaine), jolie, pleine de joie et plutôt naïve. "Je n'aime pas dire du mal des gens, mais effectivement elle est gentille". Elle sert de défouloir mais aussi de confidente à une moche, riche et célibataire. Apparemment, ça lui convient...



à gauche la moche, à droite la pauvre
Mais très vite, elle croise M. Winter, un aristocrate, beau, veuf et assez sûr de lui. Un homme riche de l'époque. Ils accrochent tout de suite, et ce au grand dam de la moche qui avait fait de lui sa nouvelle proie. Bref, on n'a que deux heures et il s'agirait de conclure. Aussitôt dit, aussitôt fait : en deux minutes chrono, ils décident de semer la moche, de se marier et de tracer, fissa fissa. Direction l'Angleterre, Manderley où s'étale le château de Monsieur.




Là-bas, ce n'est pas la côte d'Azur, c'est grand et triste. L'accueil est glacial, et notamment de la part de l'intendante, Mme Danvers, une femme peu expansive et plutôt flippante. On se demande bien ce qui peut la rendre si hostile. Elle regrette Rebecca, son ancienne patronne qu'elle adulait, c'est vrai. Mais que cache-t-elle donc? Quel secret protège-t-elle en agissant ainsi? À moins qu'il ne s'agisse de M. Winter, qui cacherait très bien son jeu?
La jeune fille, pas du tout dans son élément, va faire de son mieux pour s'intégrer et percer le mystère de la maison. Un mystère qui, dans tous les cas, semble très lié à cette Rebecca, disparue, il est vrai, dans des conditions plus que douteuses.

scène d'anthologie, sûrement à l'origine des meilleurs Columbo
Voilà pour le topo. Un film assez prenant, beaucoup plus accessible que prévu. Mais, connaissant un petit peu Hitchcock, je sais que j'ai dû rater quelques détails importants. Il faudra le revoir au moins une fois. Juste pour avoir le sentiment d'aller encore plus loin dans la tension, juste pour sentir davantage l'angoisse.
J'ai vraiment bien aimé la scène lors de laquelle M. Winter, face à la police et au cousin de la défunte tente de se défendre et de réfuter l'accusation qui lui est faite. On le soupçonne en effet d'avoir eu un mobile. 10 mns absolument passionnantes.
Malheureusement, je retiendrai aussi cette musique, omniprésente, très caractéristique des films de l'époque. Elle semble vouloir à tout prix accompagner le spectateur si bien que le démonstratif n'est jamais loin.  Par ailleurs, plusieurs scènes, parce que ponctuées par d'interminables gros plans, sont gênantes, pour ne pas dire grotesques. La difficile transition du muet au parlant, sans aucun doute.

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