samedi 24 mai 2014

Robocop (José Padilha)

Remake d'un film qui avait marqué toute une génération.
L'histoire a été revue; c'est plus moderne, plus contemporain aussi. Contrairement à Verhoeven, l'auteur s'intéresse avant tout aux témoins, aux gens qui restent : la femme, le fils, notamment. Puis, il essaie de nous bousculer en abordant quelques thèmes du moment : dérives sécuritaires, le business à tout prix, la corruption, etc... Bien que sincère, l'entreprise tombe à l'eau, totalement desservie par une trame générale bien trop grossière.

Joel Kinnaman, qu'on a vu dans la série The Killing (US), incarne donc Alex Murphy, une version bêta du flic du futur. Une version soft, dotée d'un cerveau et de quelques organes, capable de faire le boulot attendu tout en conservant une certaine humanité. En réalité, Robocop n'est que la première étape d'un grand processus; là pour amadouer un public encore indécis car pris en étau entre ses besoins sécuritaires et quelques valeurs humanistes coriaces. Robocop est un pion, un épouvantail, un trompe-l’œil, un subterfuge. Il fait en effet figure de solution miracle : il est efficace, sans faille, mais un brin humain. L'identification est encore possible.


Le schéma privilégié par l'auteur est très classique, si bien qu'on devine les situations assez facilement. Le cheminement est connu. Les méchants sont annoncés, comme souvent. Les gentils sont sentimentaux, mais plus nombreux. Aucune surprise, on s'ennuie.
Dommage, car quelques idées étaient intéressantes, notamment celle évoquant le deux poids deux mesures quant à l'utilisation de robots. Les États-Unis, en 2020, sont en guerre avec l'Iran, comme prévu. Mais seuls quelques spécialistes et journalistes (car le front, c'est avant tout de la communication) font partie du convoi humain. Les vrais combattants, en réalité, sont des robots, bien aidés par quelques drones. Là-bas, on "pacifie" et purifie les zones comme on veut, industriellement, et personne ne semble s'en indigner. Aux États-Unis, par contre, c'est plus compliqué, il y a des lois, des lobbies, des mécontents, des réacs, tout ça.


Le personnage interprété par Samuel L. Jackson, lui aussi, tient la route. C'est un présentateur télé très influent, clairement à droite, et prêt à tout pour la "sécurité" des siens. Quant à Abbie Cornish, elle rayonne mais n'a sans doute pas le rôle qu'elle mérite.

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