mardi 24 juin 2014

Man of Steel (Zack Snyder)

Je reboote, tu rebootes, il reboote... À Hollywood, apparemment, les mecs partent tous du principe que tout vieillit puis se ringardise, inexorablement. Ils effacent tout et recommencent, pour faire du plus moderne, quelque chose de plus beau, et si possible de plus cool. Ils essaient en tout cas.
À l'époque, lorsque Christopher Nolan s'est attaqué à une version Dark Knight de Batman, on parlait volontiers de risque. Quelques années avant la descente aux enfers de la franchise (merci Joel Schumacher), il est vrai que Tim Burton, auteur des deux premiers opus, avait déjà fait très fort, et surtout très noir. Mais l'Anglais, motivé, plein de talent, mieux financé qu'un repas du G8 (environ 200 millions par épisode), et très bien entouré (Hans Zimmer, grandes prestations d'acteur), avait réussi à mettre tout le monde d'accord : le public, les professionnels, les banques. Une belle réussite.
Pour Superman, la problématique était un peu différente. Jusque là, en effet, personne n'avait osé la qualité. Hollywood, qui, jusque là donc, enchaînait les commandes au même rythme que les loupés, avait au moins cet "avantage", celui de ne pas pouvoir faire pire que les six tentatives précédentes... Car au fond, et en creusant un peu, seule la série Loïs et Clark sera parvenue à conquérir un certain public. Ce sera d'ailleurs mon point de comparaison; pas le plus solide, mais malheureusement le seul "crédible".

Man of Steel a donc été confié à Zack Snyder, un esthète reconnu, hyper branché, et auteur de Watchmen, quand même...

Résultat? Le premier quart d'heure sur Krypton est grotesque. C'est caricatural, attendu, et plutôt grossier. Tout sonne faux (même Michael Shannon!). À ce propos, on a du mal à croire que Nolan a écrit le scénario (et oui...). Une fois sur Terre, ce n'est pas mieux. Tout est survolé (pas de jeu de mots). On expédie la jeunesse de Superman. On la réduit à trois ou quatre évènements (catastrophes, sauvetages, sacrifice insensé du père d'adoption) censés avoir construit et orienté le jeune extraterrestre. Ma foi, on est bien obligé de faire avec. Puis, il rencontre Loïs Lane (pas Teri Hatcher, hein), Jenny (et non Jimmy) Olsen, et doit faire face à d'anciens "camarades" de Krypton plutôt nationalistes.

Une Loïs digne de ce nom...

On s'ennuie, on ne s'attache à aucun de ces personnages fadasses (si ce n'est à Perry White, le directeur du Daily Planet, lorsqu'il tente de sauver la belle Jenny), on attend que ça passe, bien aidés malgré tout par les nombreuses (mais répétitives) scènes d'action de la dernière heure. Il y a du spectacle, et on n'en attendait pas moins du réalisateur de 300, mais on se sent largement lésé, pour ne pas dire pris pour des cons.






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