vendredi 6 juin 2014

Short Term 12 (Destin Cretton)

 Un film intéressant, plutôt bien joué et assez agréable à regarder. Ce n'est en revanche pas l'extase attendue, et ce malgré la très talentueuse Brie Larson (United States of Tara, The Spectacular Now).
Elle joue le rôle de Grace, la responsable d'un centre d'accueil pour adolescents en difficulté. Les jeunes y restent en général deux ans, le temps d'être placés ailleurs, dans une famille par exemple. Les règles ne sont pas nombreuses mais strictes. C'est animé, parfois risqué, mais ça tourne plutôt bien. Car les éducateurs, Grace en tête, ont ça dans le sang (ils viennent quasiment tous de là et savent de quoi ils parlent). Ils ont les mots, les réflexes; la plupart du temps, ils savent les prendre.

Grace est remarquable, sait être ferme ou douce selon les moments. Elle est douée, impliquée et a pas mal de classe. Enfant, elle a beaucoup souffert, assez pour envoyer son père en prison quelques années. Aujourd'hui, elle a trouvé un certain équilibre : un travail prenant et enrichissant, un mec (et collègue) parfait, des jeunes qu'elle aime et accompagne. Elle a l'air heureuse, stable. Elle vit le présent, et pense même un peu à l'avenir.
Et puis, Jayden débarque au centre. Une ado violente, renfermée et rejetée par son père depuis le décès de sa mère.


Grace est intriguée, la cherche un peu. Elle veut creuser, c'est son boulot. C'est difficile mais ça vient petit à petit. Jayden se confie. Elle est triste, sa mère lui manque, mais il y a manifestement autre chose. Gagné : le père est alcoolique. Il souffre et cogne. Grace ne peut s'empêcher de faire le parallèle avec sa propre enfance, elle est touchée, bouleversée, tout remonte à la surface, tout s'enchaîne, tout tombe mal, les bonnes (grossesse, mariage) comme les mauvaises nouvelles (son père sort de prison). Ça se bouscule dans sa tête, elle perd pied, se renferme. Il est peut-être temps d'affronter ses propres problèmes.


Le film est charmant mais manque un brin d'originalité. Brie Larson est pourtant parfaite, John Gallagher Jr. (The Newsroom) aussi. On s'attache, les dialogues et anecdotes sont plutôt bons, la musique est belle. Mais on sait d'ores et déjà qu'on va vite tout oublier. Il manque une vraie touche, quelque chose de vraiment profond.
Dommage.

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