mercredi 20 août 2014

Locke (Steven Knight)

Tom Hardy (qui retrouve son accent anglais) interprète Ivan Locke, un chef de chantier perfectionniste et très respecté. Bien tassé dans sa BMW toutes options, il rentre chez lui. Son fils et sa femme l'attendent pour regarder le match. Elle a même fait des saucisses. Tout va bien.

Son téléphone sonne. C'est la « vieille et moche » qu'il a sautée il y a quelques mois sur un chantier. Elle l'appelle de l'hôpital, allongée, les jambes écartées, en sueur et en panique : elle est sur le point d'accoucher. Ils ne se connaissent pas, ils ne sont croisés qu'une seule fois mais elle "l'aime" et veut qu'il soit là, qu'il assume. Il ne l'aime pas du tout, il considère ça comme une erreur, comme un écart qu'il regrette terriblement. Il ne la fuit pas pour autant, il ne l'ignore pas non plus. Il a décidé d'aller au bout et de ne surtout pas suivre l'exemple de son père.


Alors, une fois décidé, il passe à la deuxième phase, beaucoup plus pratique. C'est de la gestion, de l'organisation. Tout se passe dans la voiture. Tout le film, en réalité. Il doit apprendre la nouvelle à sa femme, affronter sa tristesse, répondre aux questions de plus en plus pertinentes du gamin, lequel évidemment commence à comprendre que quelque chose est en train de se passer. Il doit aussi passer le relais niveau boulot. Il va rater le chantier d'une vie mais tant pis, il n'a pas le choix de toute façon.
Il reste calme, professionnel, patient, suffisamment blindé, sauf quand il s'adresse au fantôme de son père. Là, il s'énerve, se lâche, crie. Il le déteste et lui en veut beaucoup. Il ne veut en aucun cas lui ressembler et embrasser son parcours.




C'est un film conceptuel, pas désagréable, mais qui manque un peu d'idées et de charme, surtout du côté de la mise en scène. On tourne en effet très vite en rond (les lumières de l'autoroute, les vues extérieures de la voiture, les gros plans sur le chauffeur). Tout repose sur la prestation de Tom Hardy au final. Il est très bien, assez froid, et intéressant.
Un peu dommage donc.

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