mercredi 10 septembre 2014

Nos Etoiles Contraires (Josh Boone)

La bande-annonce, très efficace, donnait très envie de voir le film. Deux beaux jeunes cancéreux qui tombent amoureux et décident de profiter pleinement du (peu de) temps qu'il leur reste.
Lui, Augustus Waters, est en rémission depuis quelques mois maintenant. Cependant, il assiste toujours aux séances de soutien, pour son pote Isaac, encore un malade. Il est sympa, drôle, plutôt détaché. Il semble avoir accepté sa maladie et le coût de sa guérison (une jambe en moins). Il fait fort, sûr de lui.
Elle (Hazel), est à l'opposé : résignée, énervée, cynique. Ils se croisent au groupe de soutien. Il la drague ouvertement, elle feint l'indifférence, vainement. Ils se découvrent, se soutiennent, se tirent vers le haut.
C'est une jolie histoire. Triste et touchante. Les personnages sont attachants, les acteurs sont justes. Assister à leur rencontre est un vrai plaisir. Les voir se découvrir en est un autre. La musique est belle et adaptée. Ça fonctionne très bien, on pleure de bon cœur. Comme quand les amis d'Augustus lui proposent d'assister de manière anticipée à ses propres funérailles « I don't want to see a world without Augustus Waters in it »). Une vraie bonne idée. Une mode aussi, apparemment (voir article ici).


Sur le papier, le personnage d'Hazel (sa personnalité, son évolution) est central. L'auteur s'y attarde pas mal. On la voit malade, faible. Augustus, lui, est en rémission donc. Deux étapes différentes du processus, un décalage, le manque et des larmes en perspective. On imagine la jeune fille partir seule, avant tout le monde. On pense à Augustus et à quel point il va être dévasté. On suppose aucun suspense, on leur souhaite juste d'avoir suffisamment de temps pour en profiter. C'est triste mais on se réjouit pour eux car, peu importe l'issue de tout ça, on se dit qu'ils auront au moins connu l'amour. Mais ça c'était avant. Avant que l'auteur ne décide d'inverser les rôles. Finalement rattrapé de plein fouet par la maladie, Augustus laisse en effet tomber le masque et se livre davantage. Il apparaît vulnérable et fragile. C'est un ado qui a peur de mourir. Belle idée là aussi.

Je regrette toutefois que Josh Boone n'ait pas consacré davantage de temps à ceux qui restent, et notamment aux parents. Dommage. Mais de bons passages toutefois : les flash-backs à l'hôpital, quand Hazel était encore plus jeune; la réplique du père à sa fille après le décès d'Augustus (« c'est dur mais ça te donne une idée de ce que l'on peut ressentir »). Le film rappelle aussi beaucoup Le Temps d'un Automne (l'humour en plus), voire Alabama Monroe (la dureté et le sérieux en moins).

Je regrette également que ce cher Josh n'ait osé que survoler le personnage interprété par Willem Dafoe (l'auteur alcoolique réfugié à Amsterdam). Il devait être plus épais, il en avait le potentiel. 
Enfin, je regrette la lourdeur de certaines scènes : le baiser chez Anne Frank (les applaudissements...), le lancer d’œufs (la réaction de la mère notamment)...

Un film agréable, efficace, plutôt drôle, mais malheureusement parfois un peu trop léger.

La bande-annonce :




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