lundi 1 septembre 2014

Nos Pires Voisins (Nicholas Stoller)

De jeunes parents achètent une maison dans une zone résidentielle apparemment très calme. Sauf que non. En face, une confrérie, des jeunes fêtards à temps plein, prêts à tout pour immortaliser une si courte jeunesse. Deux générations, deux étapes de la vie, deux visions des choses.
D'un côté, les jeunes : légers, insouciants, cruels, pressés; de l'autre, les adultes : nostalgiques, moins patients, plus durs, déjà ringards. On sent le "nous, on n'était pas comme ça!" dans tous les regards, dans tous ces jugements silencieux. Comme un père désarmé devant son enfant débile. Ce père ringard qui croit en son rôle de guide, de donneur de leçons, tout en oubliant au passage qu'il fut lui aussi sûrement très très con au même âge. Le genre de trucs qu'on zappe volontiers. Rassurant. Un décalage permanent. Le choc des générations, le croisement des hypocrisies, le rendez-vous des têtes de mules.


Le film parle de ça à sa façon : légèrement et grossièrement. C'est souvent démonstratif mais assez drôle, dans le genre potache. J'aime ces références de trentenaires qu'on retrouve assez régulièrement dans les comédies américaines type Apatow. Je pense notamment à cette soirée spéciale De Niro : la jeune génération sait que le thème est cool et va donc jusqu'au bout de l'idée, mais elle ne maîtrise rien et va jusqu'à confondre Bob avec Al Pacino. Peu importe, l'essentiel, c'est de déconner, on s'en fout du reste. Moment jouissif... Comme cette joute surréaliste opposant Zac Efron et Seth Rogen au sujet des interprètes de Batman. Bale contre Keaton, 90's vs 2010's (ça m'a rappelé les clashs de Clerks 2).
Le film est bourré de bons moments et de bonnes répliques : ass juice, la bagarre entre Zac Efron et Seth Rogen, la battle ("masturbate before ask her a date", "James Madden before Jasmin from Aladdin, "Brad Pitt before Grab Clit")... Il y a aussi quelques ratés (le trucs des godes, trop tiré par les cheveux; la voix insupportable de Seth Rogen; la transparence de Rose Byrne à laquelle on ne devra jamais que la première saison de Damages...).


Mais, surtout, le film est un podium pour Zac Efron, véritable caméléon, capable de beaucoup de choses. Le mec parvient à surmonter High School Musical, ce n'est pas rien. Il est bluffant. Peut-être le Ryan Gosling de demain, qui sait..

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