mercredi 12 février 2014

La Confrérie des Larmes (Jean-Baptiste Andrea)

il fait même cramer le méchant à la fin, parce qu'il est colère..
On m'avait promis un choc. Ils mouraient d'envie de me dire ce qu'il y avait dans cette foutue mallette. Les gens sont foufous.. Mais, grand seigneur, j'ai fait l'effort. J'ai vu le film. Et je sais ce qu'il y a dans la mallette... Attention spoilers...

Le film commence très mal. Les quinze premières minutes, pendant lesquelles on découvre le personnage principal (Jérémie Renier), sont d'un bien faible niveau. On y subit un ancien flic, mal rasé, mal coiffé, pas aimable pour un sou, qui se morfond depuis la mort accidentelle de sa femme, huit ans auparavant. Il a aussi une fille. Les scènes de cette première partie sont particulièrement mal jouées. Tout sonne faux et tout y passe : de la partie de poker qui tourne mal à la cellule de dégrisement. L'auteur appuie très fort pour nous prouver que ce mec est au bout du rouleau. On aura compris, merci.
Un mec à bout, sans argent, sans projet qualitatif particulier, à qui le "Ciel" a malgré tout décidé de donner une autre chance, mais ce à des conditions strictes : qu'il livre des mallettes secrètes à des gens riches qu'il ne connaît pas, qu'il ne pose pas de questions, qu'il ne soit pas en retard, tout doit être parfait.

Alors première bizarrerie : bien qu'ancien flic intègre, il ne pose en effet aucune question. Le "tout est légal, vous avez ma parole" semble lui suffire. Deuxièmement, et par effet-miroir, ses employeurs, pourtant truands professionnels, ne voient aucun problème à embaucher un ancien flic.

"vendu, vous recevrez votre bouteille dans 3 ans"
Ensuite, il y a le secret, le fameux contenu de la mallette. Bon, je lève le voile : ce sont des bouteilles de vin très spéciales et très chères. Pour la simple et bonne raison qu'un entrepreneur a eu la brillante idée de faire planter trois-quatre souches six pieds de terre au-dessus de macchabées encore fumants et, bien sûr, triés sur le volet (familles, femmes enceintes, etc... plus c'est gore, mieux c'est). C'était donc ça. Des riches qui s'ennuient. Comme un air de déjà vu, hein. Je pense à Hostel (des jeunes sont kidnappés puis remis à des riches adeptes de la torture), à Engrenages (des politiques, des mondains qui passent le temps en louant des gosses), à Les Salauds (des blindés qui raffolent de l'inceste) ou encore à Taken (kidnapping, là aussi, puis revente à des Saoudiens, il me semble), et j'en passe.
Autre détail sur lequel le réalisateur insiste plus que largement : le côté observateur de son héros (reprise balourde d'une scène connue de Spy Game). C'est ce qui le rendrait si particulier. Ah, ok. Seul problème : il n'en fait jamais usage dans les bons moments, il préfère garder ça pour sa fille et ses rares échanges avec elle.

Bref, rien de nouveau, ni dans le propos, ni dans la mise en scène. Les acteurs sont à cent bornes de leur meilleur niveau, les personnages sont d'ailleurs quasiment tous inutiles et sans la moindre épaisseur (la jeune fille, Bouli Lanners, Audrey Fleurot) tandis que les scènes ressemblent à tout ce qui se fait de pire dans les séries françaises d'aujourd'hui (et notamment policières).

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